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Choisir sa vie

Assumer ses décisions

Quand j’étais petite j’ai supplié mes parents pendant des années pour avoir un chien. Enfin surtout mon père car ma mère serait allée décrocher la lune si je le lui avais demandé. 

Après de longues années, avec la complicité de ma mère, j’ai réussi à avoir un caniche. Je dis avec sa complicité parce qu’on a acheté ce chien en cachette et on a fait croire à mon père qu’on nous l’avait donné, comme si le coût était la raison qui motivait son refus… Mais ma mère pensait que les choses  passaient mieux si on faisait croire que c’était gratuit… Bref.

Il s’appellait Foscao, parce qu’il était noir, comme le chocolat Phoscao pour les plus anciens.

Le problème

Le problème pour mon père ce n’était pas le coût mais plutôt qu’un chien c’est contraignant. Il me sermonait en disant : “je t’avertie, tu t’en occupes”. 

Mais moi j’étais une passionnée, j’ai toujours été passionnée par les animaux, alors ce n’était pas un problème mon chien. Quand je suis partie de chez mes parents pour faire mes études, il a déménagé avec moi. Il venait à la fac avec moi et m’attendait dans la voiture.

Papa disait aussi “il ne faut pas avoir de chien parce que quand ils meurent, on est trop triste”.

Non, ce n’est pas parce qu’il n’aimait pas les animaux. Au contraire, ils les aimaient mais il avait perdu son chien des années auparavant et ne s’en remettait pas . Et les contraintes ce n’était pas pour lui, tout l’effrayait et il se faisait un monde de tout. 

Je parle au passé, mais c’est toujours le cas ! 

Et son avis sur l’adoption d’un chien est restée entière jusqu’à ce jour. 

La décision

Deux décennies plus tard, j’ai décidé d’adopter mon premier chien en solo, un petit York trouvé à la SPA. 

Je voulais être vétérinaire quand j’étais petite. Mais j’ai fait instit. Quand je me suis réveillée j’avais dépassé l’âge d’admission à l’école véto. 

Les animaux c’est ma vie, je les adore, profondément. Leur sensibilité, leur vulnérabilité face à l’homme, si cruel parfois.

Quand mon père a appris ça, il a failli faire une syncope. Mais comme il aime les animaux, car là n’est pas le problème, il me le garde quand je pars en vacances.

Puis j’ai adopté un second chien parce que … parce que je voudrais tous les sauver. 

Mais c’était un mâle. Et les mâles ça lève la patte pour faire pipi. 

Oh scandale de mon père qui a appris ça. J’ai eu droit en boucle “c’est pas raisonnable, un chien ça suffit. Et il salit le mur quand il vient chez moi, et pourquoi tu t’emmerdes avec un autre chien etc etc etc. “

Ça n’était pas vraiment lui qui était embêté, sauf pour le pipi sur le mur, et quand bien même, en quoi est-ce grave? un coup d’eau et voilà. 

Mais il s’angoissait , c’était plus fort que lui. Et à chacune de mes visites il me servait le même discours. J’avais beau lui dire que ce n’était pas son problème, ça me travaillait quand même.

Le poids de l’avis des autres…

Aujourd’hui je sais ce qui s’est passé lorsque j’ai cherché une nouvelle famille pour ce deuxième chien . Car j’ai abandonné ce chien. Je ne l’ai pas abandonné dans la rue non. Je lui ai trouvé une famille aimante. Mais je l’ai abandonné vis à vis de mon engagement et de l’amour que je lui avais promis.

Je l’ai fait adopter par une autre famille et je me suis cherché des excuses. Mon petit Oslo me les a servi sur un plateau. Il faisait des bêtises à la maison en mon absence depuis quelque temps. 

Je me suis servie de cela pour justifier le fait que je m’en débarrassais. Et j’en ai rajouté en disant qu’il avait besoin de courir, de sortir, ce qui était vrai, mais j’aurais pu le sortir davantage. Non, au lieu de cela je me suis séparée de lui. J‘ai dit que c’était mieux pour lui .

Mais il n’en était rien. Je le sais aujourd’hui. C’était juste mieux pour moi. Pour ne pas avoir à affronter le jugement de mon père.

La prise de conscience

Aujourd’hui j’ai atteint un degré d’honnêteté envers moi-même suffisamment important pour reconnaître que je me suis servie d’excuses pour motiver et justifier mes actes .

 J’accèdais tout simplement, en me rétractant, à la demande de mon père, pour lui plaire, pour ne pas être en désaccord avec lui. Pour ne pas avoir à subir les reproches et les remontrances, les jugements sur mon choix d’adoption et ma décision. 

Alors oui j’ai cherché une nouvelle famille à Oslo. Et je ne m’en suis jamais remise. Le chagrin ne s’en va pas . L’absence est toujours lourde à porter. Et je n’exagère pas. 

J’ai fait passer l’opinion de mon père avant mon désir profond. Celui d’avoir un chien qui nous aimait et que l’on aimait. Et je le paie toujours.

Et vous?

Alors je vous interroge : combien de chemins avez-vous, comme moi, emprunté pour ne pas déplaire, pour ne pas avoir à supporter le regard d’un proche ou de votre entourage? 

Sur quelles décisions êtes-vous revenues pour ne plus avoir à soutenir l’opposition, et que vous payez aujourd’hui?

A quels rêves avez-vous renoncé parce qu’on vous a dit que ce n’était pas possible ou pas raisonnable, ou tout simplement parce que ça ne plaisait pas à vos parents, conjoint ou autre ?

Quels sacrifices avez-vous fait pour ne pas affronter le regard de l’autre, pour ne pas être jugé, pour ne pas être en conflit ou en désaccord?

Mais le jeu en vaut-il la chandelle? 

Ne serait-il pas plus judicieux et libérateur d’apprendre à penser différemment, à gérer ses émotions et à se détacher du regard de l’autre ?

Apprendre “à prendre” une décision et à l’assumer ?

J’ai vécu la souffrance de ce rejet de décision, et j’ai pris là un exemple soft pour illustrer. Très soft. 

Je sais de quoi je parle et dans quel état tu te trouves peut-être.

Les bonnes nouvelles

La première bonne nouvelle c’est que depuis j’ai adopté un chat. 

Et dans quelques jours, un autre chat encore agrandira  la famille. Il y aura autant d’animaux que de personnes dans ma petite famille. 

Que du bonheur.

Papa ne va pas être content car ce n’est pas raisonnable, un chien ça suffit bien assez ! Hahaha.

Mais what?? Où est-il écrit qu’un seul animal est raisonnable ? 

Je ne recule plus devant mon bonheur.

Et la deuxième bonne nouvelle c’est que tu peux le faire toi aussi.

Tu peux décider de ce qu’il y a dans ta vie. 

Décider ce que tu as envie d’avoir et ce que tu n’as plus envie d’avoir, sans te préoccuper de ce que pensent les autres. 

Oui c’est possible, je l’ai fait et d’autres ont suivi.

Si ça te parle, contacte moi. 

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